toucher le fond (16)

Publié le par Romane Jacobus

Emergence-by-Pumpkin-Tripsa_004.jpg

 

 

Mardi 24 août

 

Il est presque 10 heures et tout le monde dort dans la maison. Il pleut dehors et je pense qu'on va passer une grande partie de la journée à glandouiller. Roman a mal dormi cette nuit. A 2h du matin, il avait envie de jouer et comme personne ne voulait l'accompagner dans son petit délire nocturne, il a fait pipi au lit malgré la couche. C'est son grand jeu lorsqu'il ne trouve pas le sommeil.


Cet après-midi, nous irons sûrement à Biarritz. C'est dingue comme je ne suis pas motivée pour visiter la région. L'année dernière nous n'avons pas du tout visiter en Côte d'Armor, mais j'avais mis cela sur le compte du beau temps et de notre connaissance du coin. Mon conjoint et Elise, grande voyageuse avec son père, sont aussi très casanier cette année.

Je crois que nous avons tous besoin de nous retrouver dans un lieu et contexte différent de notre quotidien.

Avec Elise, nous avons retrouver notre complicité d'antan, faite de rire et de taquinerie constante. Roman, n'a pas besoin d'en rajouter avec des conduites à risque puisque nous pouvons être disponible à tout moment. Il est d'ailleurs beaucoup plus calme et posé.


 

Lorsque fin mars 2009, je fus reprise de maux de ventre et que mon nombril avait disparu, j'étais entrain de tourner la page. J'avais repris une vie quasi normale et reprenais soin de moi-même. J'arrivais même a trouver du positif dans ce qui m'était arrivée avec mon attitude zen et ma prise de recul au travail.

Sur secondlife, je vivais deux histoires d'amour.

 

Alors lorsque mon médecin de famille me prit doucement la main, il me connait si bien, après m'avoir palper l'abdomen, je compris immédiatement que c'était une mauvaise nouvelle qu'il allait m'annoncer: triple éventrations et hernie bien sûr.

Mon monde que je pensais avoir reconstruit, s'écroulait de nouveau.


Cette nouvelle période d'arrêt me fût bénéfique physiquement, je me sentais moins fatiguée et mon ancienne stomie de me rappeler plus à son mauvais souvenir.

Mais nerveusement se fût autre chose. Parce que nous voulions pas rentrer dans le jeu malsain d'une directrice de crèche, nous fûmes obligés de trouver un autre mode de garde dans la précipitation pour Roman.

Je carburais à haute dose à la caféine, à la clope et la lutte contre l'injustice.

Je fonctionnais comme avant la maladie sur l'adrénaline faisant fie de mon état de santé et minimisant le reste.

Secondlife me permettait, dans cette période là, surtout d'oublier.

 

Dans ce contexte ma reprise de travail ne pouvait aboutir qu'à un nouvel arrêt en mars 2010.

 

Je ne sais pas si je vais arriver à écrire sur cette période actuelle de ma vie parce que je ne pense avoir encore assez de recul pour en parler très bien et je suis en pleine analyse.

Je vais essayer où ce sera mes prochains devoirs de vacances.

 

Dans ma vie, j'ai rencontré plusieurs épisodes dépressifs mais on ne pouvait pas parler vraiment de vraie dépression.

Lors de mon harcèlement au travail ou j'avais qu'en même penser me balancer de mon troisième étage, une mise au vert pendant deux mois, un premier travail avec un psychanalyse, une connaissance quelque peu fouillis de la sociologie des organisations et de la systémie et surtout mon très fort caractère m'avaient permis de m'en sortir sans avoir recours aux antidépresseurs.

C'est certainement lié à ma grande tolérance à la douleur, mais les médicaments dans leur dosage moyen ont un effet trop fort chez moi. La première fois que je m'en étais rendu compte, c'est lorsque que je ne sentais plus mon corps lors de mon premier accouchement: on me disait de pousser mais je ne sentais rien. Heureusement que Morgane était filiforme et avait envie de voir la sortie^^. Idem pour les rares fois où j'ai dû prendre des anxiolytiques ou des somnifères à l'hôpital notamment: j'étais soit sorti d'un remake d'un film sur les hippies soit je dormais comme une masse et on avait du mal à me réveiller.

J'ai été plus une adepte de l'euphytose et même à très faible dose cela me faisait un bien fou.

Alors à chaque fois qu'un remplaçant de mon médecin me parlait antidépresseurs, je répondait poliment « non merci ». Mon médecin était pas un pousse médicament, limite il jette les visiteurs médicaux à coup de pierre (non j'en rajoute un peu là^^) et cela me convenait parfaitement.

Et puis aussi j'avais vu les dégâts d'une médicamentation à outrance sans thérapie sur des personnes que j'accompagnais dans le cadre mon travail.

 

Donc, lorsque je franchissais la porte du cabinet de mon médecin , rapidement il me dit « là on a pas le choix, premièrement antidépresseurs ». J'eus un trait d'humour entre deux sanglots: « les grands esprits se rencontrent, c'est ce que j'allais vous demander »

 

 

 


 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article