Regarder mes plantes pousser

Publié le par Romane Jacobus

ma-sauge.jpg

 

Une petite photo de ma sauge qui pousse comme du chiendent.

Quant, j'étais à la maternelle, je ne me souviens pas de grand chose, mais l'activité jardinage, oui.

On faisait pousser quelques légumes dans un petit jardin atténuant à la cour de recré. Les légumes étaient sûrement mangé par le gardien de l'école. Nous aurions certainement préféré les manger aussi, mais moi ce qui m'intéressait c'était de voir pousser les légumes que j'avais mis en terre, comme si c'était mes créations quelque part.


Maintenant, c'est toujours les voir pousser qui me plaît en premier lieu, même si j'apprécie aussi de les cuisiner.

Je vais avoir le temps maintenant^^


Finalement c'était bien bien pour la signature de ma retraite que j'étais convoquée. Mon dossier avait beaucoup pris de retard du fait du départ précipité d'une des personnes qui s'occupaient de mon dossier .

Heureusement que je n'étais pas préparé à cet entretien car je crois que j'y serais arrivée encore plus flippée.


Lorsqu'un visage chaleureux et expressif, vous dit, après 30 secondes d'entretien, avec de la compassion dans le regard : "vous savez que vous pourrez travailler en complément?", vous n'êtes pas vraiment rassuré.

S'en suivi une longue explication, disant que je n'avais pas très longtemps travaillé (euh 23 ans c'est pas mal non?), pris pas mal de temps partiel (euh non trois ans pour Elise et moins pour Roman et en plus je travaillais à 80%).


Bon enfin, je me disais que je devais m'être trompée dans mes estimations et le doute s'installait.

Finalement, non, j'étais pile dans la moyenne de ma fourchette de montant et encore j'aurais perçu le montant maximum que j'avais estimé, si un non-sens législatif ne faisait percevoir une majoration de 10% pour le troisième enfant qu'à partir de son 16ème anniversaire.


J'étais soulagée.


Mais comme rien n'est concret pour moi tant qu'il n'est pas écrit, ce nombre prit vraiment son sens, dans ma future réalité, lorsque je le lus.

Ce n'était plus la même chose car bien que j'ai encore pendant deux mois un salaire, ce montant devient concret.


Mais déjà en cours d'entretien, bien que j'enregistrais toutes les informations que me donnait mon interlocutrice, je revoyais mon budget dans la tête et le ré-organisais quelque peu : au revoir la psy non remboursée et bonjour le CMP; adieu la femme de ménage deux heures par semaine, en plus j'ai le temps de faire le ménage maintenant.


Lorsque je signais ma demande de liquidation de retraite, je m'étais rassurée.

De toute façon, je savais que ce serait pas simple et que mon niveau de vie allait morfler.


Mais, je vais percevoir un smic net, mon mari plus, je n'ai aucun crédit et mon appartement est depuis longtemps payé.


Alors là, je me dis : faut que j'arrête de geindre, comme une vieille bourge qui se morfond sur son sort.

Je devrais avoir honte, parce que j'oublie facilement où je travaillais pendant plus 20 ans: une des communes où la majorité des habitants survivent avec des minima sociaux et restent dignes.


Et puis, j'ai mes économies d'écureuil et le seul signe d'amour concret que mon père m'a montré de toute mon existence: ma part d'héritage.

Alors merci papa, pour mon futur ravalement (d'immeuble^^), la future voiture familiale lorsque l'autre sera morte et le financement de nos vacances d'été sur plusieurs décenies.

 

Puis, comme dirait Saez: "on a pas la thune mais l'espoir"

 

Je n'ai pas pris rendez-vous avec mon médecin: je crois que je n'ai finalement pas besoin d'anti-dépresseurs^^

 


 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
<br /> <br /> J'aime aussi beaucoup voir pousser ce que je plante (et pas les mauvaises herbes) et voir la vie se développer, germer puis grandir !<br /> <br /> <br /> On dit qu'en cas de deuil, planter un arbre est une façon de se rattacher à la vie....<br /> <br /> <br /> Belle journée à toi et amicalement !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre