Born to run (15)

Publié le par Romane Jacobus

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Lundi 23 août

 

Je récupérais Roman à l'école. Je m'occupais mécaniquement de lui. Une fois couché pour sa sieste, je m'effondrais.

Depuis je n'ai pas repris le travail.

Lorsque j'avais repris mon travail en 2008, mon corps allait mieux, je n'avais plus qu'à accepter cette période traumatisante et m'accepter telle que j'étais devenue. Celle que je ne reconnaissais plus dans la glace, celle qui s'était pris 10 ans dans la tronche. Je ne voulais pas refaire la même erreur : laisser mon esprit commander mon corps et ne pas l'écouter; ce qui m'avait conduit, avec mon insensibilité à la douleur, aux urgences, parce que j'avais mis sur le compte du stress mes maux de ventre pendant des années.

Dans les faits, si je m'étais écouter, j'aurais compris que le travail ne m'avait jamais stressé à aucun moment de ma carrière.

Mais je ne pouvais pas m'écouter: mon esprit état trop occupée par essayer de renouer un lien avec ma fille aînée.

J'aurais dû faire la coloscopie conseillée par mon médecin, mais j'avais du mal à rajouter quelque chose à mon emploi du temps, entre mon boulot, un jeune enfant a plus de 40 ans, les séances de thérapies familiales pour Morgane et la médiation familiale avec mon ex.

 

Alors, une semaine avant ma première hospitalisation, allongés sur une plage de Bretagne, nous nous disions, mon compagnon et moi, que nous avions enfin retrouver une vie normale en regardant mes filles faire les pitres pour faire rire leur frère.

 

Ces longs mois de dégradation physique (il n'est pas facile de vivre au quotidien avec une poche à merde), ne me permirent pas de voir plus loin que mon nombril. Je me focalisais sur la diminution de mes facultés et pleurait sur mon propre sort. Bien que je voyais les difficultés de Roman, je ne les prenais que comme conjoncturelle et passagère.

J'essayais de travailler inutilement avec mon psy de l'époque sur ma peur de la mort et sur mon rapport à la nourriture avec une mère gavante dans tous les sens du terme.

J'avais compris que mon esprit essayait connement de maîtriser mon corps et parce que je n'avais plus envie de se fonctionnement, je courrais chez le médecin au moindre maux.

L'hypocondrie doit être le pendant de ceux qui ont du mal a ressentir la douleur et qui n'écoutent pas assez leur corps en payant le prix fort un jour.

Alors quant je reprenais le travail, certes à mi temps thérapeutique mais heureuse de plus être considérée comme malade par le comité médical, je me replongeais avec délices dans le travail et surtout dans la société, très loin de mon nombril ou en faisant attention à moi-même.

Si il n'y avait pas eu, presque un an plus tard, l'éventration, je pense que j'aurais réussi à surmonter tout cela.

J'étais bien au travail, nous mettions en place mon mari et moi de quoi aider Roman à grandir: psychomotricienne et mise en place d'une aide scolaire pour la rentrée. J'étais heureuse de rentrer du travail pour retrouver ma famille.

Même si je n'acceptais toujours pas mon corps, j'étais bien.

 

Même si je remarquais l'expression quasi horrifié au premier contact avec mes collègues et amis de long date, les gens étaient heureux de me retrouver et remarquaient rapidement que ce n'était pas que physiquement que j'avais changé.

J'étais plus calme et plus posée. Je ne démarrais plus au quart de tour et je prenais beaucoup plus de recul.

 


 


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