La cuisine et moi

Publié le par Romane Jacobus

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Les deux premières années de ma première vie en couple, je passais une grande partie de mon temps libre à cuisiner.

Le midi, au boulot, je me contentais bien souvent d'un sandwich où à suivre les expériences culinaires de ma collègue paloise, devenue une de mes meilleures amies: genre écouter le cri mélodieux d'une cervelle dans le micro onde (une expérience trash à connaître^^).

 

Je cuisinais, parce qu'à cette période, j'avais du temps et pas d'enfant et puis cela faisait si longtemps que nous étions ensemble, sans vivre ensemble, le père de mes filles et moi, que d'une certaine manière, c'était une façon d'investir notre chez nous.

 

Puis, il y eut le premier enfant, les soupes et les compotes maison, puis le dégoût de Morgane pour beaucoup de saveur, et le manque de temps m'ont coupé dans mon élan.

 

La seule chose que je cuisinais vraiment, encore, c'était les pâtes, plus exactement les sauces. Mes filles ont eu toutes leur enfance leurs papilles bercées par des vacances avec leur père passées sur la côte adriatique dans un hôtel, pension de famille.

Alors les pâtes faut savoir les cuisiner, sinon elles ne mangent pas.


J'ai dû vivre, dans une autre vie, derrière les fourneaux, telle une mamma italienne, déversant son trop plein d'affection dans la cuisine familiale. La cuisson al dente, n'a aucun secret pour moi et avec n'importe quel aliment me restant dans mes placards ou dans mon frigo, de la crème fraîche ou quelques tomates j'arrive à faire une sauce délicieuse.

Je dis cela, sans me vanter, car pour mes filles, après les italiens, leur mère est la meilleure raccommodeuse de pâtes du monde.

 

Depuis, mon dernier arrêt maladie, j'ai de nouveau, petit à petit ré-investi ma cuisine.

Cela se fît en douceur, je commençais par le risotto (Roman adore le riz) les yaourts et les crèmes dessert.

Je cuisine au feeling et donc les gâteaux, en plus du goût (je suis plus salée) c'est pas vraiment mon trip, mais à partir de recettes trouvées sur le net, j'ajoute toujours ma touche et j'ai toujours mes goinfres pour me conseiller à fin de faire mieux la fois suivante. Hier, je crois avoir frisée la perfection avec mes sablés à la vache qui rigole.

Puis, j'adore lorsque Roman montre son contentement avec des "hum" à chaque bouchées

 

Vers le mois de septembre, je me suis attaquée au Saint-Graal familial : les recettes de ma grand-mère maternelle. Elle n'a pas laissé de trace écrite de ses recettes, il me fallait donc aller au plus loin de mes souvenirs gustatifs et olfactifs.

J'ai beaucoup tâtonné mais je pense avoir presque réussie, la qualité des produits en moins, car impossible de retrouver la saveur des légumes du potager (ah les échalotes de ma grand-mère!!!), de la tuerie du cochon à domicile, ou des poules de sa basse-cour.

De toute manière même si j'achetais directement au producteur, j'ai déjà testé avec l'achat d'un cochon bio avec un copain, je ne retrouverai pas le goût et l'odeur de ces viandes, résultat alchimique de ce que ma grand-mère leur donnait à manger.

 

Depuis septembre, avec mes économies et ma prime de Noël, je modifie ma cuisine, achète de nouveaux équipements. Mon immeuble a été construit l'année de ma naissance (très vieux donc^^) : des cuisines riquiqui. Alors ce ne fût pas une sinécure, d'avoir une cuisine plus fonctionnelle où, je peux me réfugier des heures; mais le résultat est là.

 

Je pense que j'ai intégré, bien avant d'en avoir conscience, mon nouveau statut de retraitée ou plutôt de mère au foyer (un gros mot, il y a quelques années).

Au lieu d'aller, à l'extérieur, nourrir ma famille, je le fais à l'intérieur.

 

Certains diront que c'est très traditionnel comme schéma et je me serais moquée de moi-même, il y a quelques années.

Actuellement, je dirais en voie de disparition plutôt parce que cette possibilité de partir en retraite, d'une manière anticipée, pour les fonctionnaires de trois enfants disparaît avec la réforme de la retraite.

Quelque part, j'ai eu la chance d'être en dépression au bon moment, d'avoir la liberté de choisir ce que je voulais faire du reste de ma vie.

 

A travers ma cuisine, je perdure ma créativité, mon sens du partage, l'originalité que j'avais dans mon travail.

 

C'est surtout une manière de donner de l'amour à ceux qu'on aime.

 

 

Alors vous lirez, peut-être ici, de temps en temps, quelques recettes

 

 

 

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